Il y a bien longtemps, les jeux de société occupaient une place importante au sein de la famille. Les haricots secs remplaçaient les jetons, et quand un joueur n'avait plus de haricot, c'était vraiment la fin du jeu pour lui... Ces haricots et autres légumineuses (fèves, pois...) étaient également une des nourritures de base des personnes pauvres. Et quand, même ces légumineuses devenaient trop chers pour eux, c'est vraiment la fin des haricots.

Présentation :
Le haricot cultivé (Phaseolus vulgaris) est une plante de la grande famille des légumineuses qui compte environ 18000 espèces.

C'est une plante annuelle qui se développe en dehors des périodes de gel. Le haricot est originaire d'Amérique du Sud et il est cultivé en Europe depuis le XVIème siècle.
Très vite, le haricot qui se conserve bien accède à la culture en plein champ. Il devient la nourriture de base de la population pauvre, et grâce à ses qualités nutritives, le haricot devient l'alternative de la viande. Seul le grain est alors consommé, les haricots verts ne sont cuisinés en filet qu'à partir du XIXème siècle.
Vu son intérêt en agriculture, une multitude de variétés existent actuellement sur le marché.
Dans le potager, on distingue deux grands types de haricots, les haricots nains et les haricots à rames qui nécessite l'installation de tuteurs.

En marge de ces deux modes de culture, les haricots se divisent en trois catégories :
les haricots à filets (qu'on cueille en filet),
les haricots mangetout (qu'on peut cueillir tardivement)
et les haricots à écosser (seuls les grains sont consommés).
Bref le large panel de possibilités qu'offre les haricots en fait le roi des jardins potagers.
Mais pour ce potager, les vertus des haricots se trouvent également dans le sol. Comme toutes les espèces de légumineuses, les haricots possèdent sur leurs racines, des renflements appelés nodosités qui contiennent des bactéries symbiotiques du genre Rhizobium.
Ces bactéries sont capables de convertir l'azote atmosphérique en nitrate (NO3), assimilable par les végétaux.
Les haricots enrichissent donc le sol en réserve d'azote organique, on les considère donc comme des engrais verts.
Préparation de la terre :
Le haricot est sympa à inviter au potager car il n'est vraiment pas gourmand. Par contre il fait vite une indigestion d'une terre trop riche. Donc mollo avec la fumure. Une ancienne fumure d'une année suffit largement à son bonheur. On ne rajoute donc surtout pas du fumier frais au printemps avant les semis. Le haricot n'aime pas les terres compacts, il préfère les sols frais et légers. Il craint également les sols trop calcaire. On s'appliquera à travailler finement la terre par griffage et ratissage.
Le poquet
ce semis consiste à déposer dans un petit trou appelé poquet, 5 à 6 grains de haricot. En plus d'être rapide, ce semis en poquet rend les tâches de désherbage bien plus aisées.

Semis du haricot :
La taille de la graine (ou plutôt du grain) du haricot rend le semis simple voire agréable. On est loin des semis en aveugle des carottes ou des salades. Deux possibilités s'offrent aux jardiniers pour les haricots nains, le poquet ou la ligne.
Les militaires choisiront des lignes bien droite, les pressés des poquets rapidement mis en place. Dans les deux cas, on calme ses ardeurs d'anticipations, car notre haricot réclame une température suffisante d'au moins 10°C pour lever rapidement, ce qui lui assure un bon développement. Gard au dernières gelées qui peuvent être fatale aux jeunes plans, surtout si le sol est humide. Les grains blancs sont plus sensibles aux basses températures que les grains colorés. Si on choisit la ligne, une corde reliée à deux bâtons permettront de réaliser des belles rangées bien droites, ce qui rendra le binage et le buttage plus facile à réaliser. On creuse donc un sillon d'environ 3 à 4 cm de profondeur entre les deux piquets en prenant soin de bien suivre l'axe de la corde. Avec un arrosoir à pommeau, on humidifie le fond de ce sillon avant d'y déposer les graines.
Tel le petit Poucet, on place méthodiquement une graine tous les 5-6 cm. On recouvre alors cette tranchée avec la terre bien émiettée, on tasse avec le dos d'un râteau et on arrose. En fonction de la taille de la parcelle on répète l'opération en laissant au minimum 40 cm entre 2 rangées. Il est astucieux d 'échelonner les semis, histoire de ne pas devoir cueillir 10 kg de haricots verts en l'espace d'une semaine 2 mois plus tard. De plus en cas de gel non programmé, cela évite de devoir tout reprendre à zéro.
Donc en fonction de ses besoins, de ses amis, de la taille du congélateur, on sème au printemps, une fois par semaine un certains nombres de lignes. L'option poquet permet une exécution du semis beaucoup plus rapide.
On place 5-6 grains dans chaque poquet profond également de 3-4 cm qu'on recouvre de terre légère. Chaque poquet étant espacé en tous sens de 40 cm de son voisin. La même remarque sur l'échelonnement des semis s'applique pour la méthodologie « poquet »

Récolte du haricot :
Cette récolte s'effectue d'une manière délicate, toute la plante pouvant facilement s'arracher si on tire sur un haricot. Donc bien expliquer aux jeunes jardiniers en pousse, que la prise de judo n'est pas adapté pour ramasser les haricots.
La récolte est réalisés de 2 mois et demi après semis pour les haricots verts, à 4 mois pour les haricots à grains frais, et jusqu'à 5 mois pour les haricots en grains secs.

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